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Recensione : Il folle sogno di NSWAS (Revue biblique)

lundi 11 mars 2019

 

ll folle sogno di Neve Shalom Wahat al-Salam : israeliani e palestinesi insieme sulla stessa terra, Brunetto SALVARANI (a cura di).
15 x 21 ; 208 p., ill. Milano, Edizioni Terra Santa, 2017. — Br., 15 € (ISBN 978—88-6240-515-7).

Ce volume, qui rassemble une quinzaine de contributions, a été publié à l’occasion des vingt ans de la mort du fr. Bruno Hussar, o.p., fondateur de Neve Shalom Wahat al—Salam, et des vingt-cinq ans de la naissance de l’Association italienne qui soutient cette communauté fondée par le dominicain Bruno Hussar pour rapprocher Palestiniens et Israéliens vivant en Israël.

Pour bien situer ce « rêve fou » de Bruno Hussar, faire vivre ensemble en bonne harmonie Israéliens et Palestiniens après la guerre de Six Jours, les auteurs consacrent la première moitié de l’ouvrage à rappeler le parcours peu commun du fondateur, ce religieux dominicain converti du judaïsme à l’âge adulte au terme d’un cheminement sinueux. Né au Caire en 1911 dans une famille juive d’origine hongroise, B. Hussar reçoit le baptême à l’âge de 24 ans etdevient religieux dominicain dix ans plus tard, en 1945. Ce long temps de recherche et de maturation lui permit de rencontrer des personnes exceptionnelles comme les époux Maritain et le dominicain Jean Cattaui de Menasce, converti du judaïsme lui aussi et pionnier du dialogue inter-religieux. Avec lui, mûrit dans le cœur de Bruno Hussar le projet de sa vie : travailler à réconcilier le christianisme avec ses racines juives, par-delà des siècles de méfiance voire même d’antisémitisme. Arrivé en Israël en 1953, Bruno Hussar a l’initiative d’un centre d’études sur le « mystère d’Israël », la maison dominicaine Saint-Isaïe, où le rejoignent les fr. Jacques Fontaine et Marcel Dubois. Il joue un rôle décisif dans la création de la Qehillah et du vicariat Saint-Jacques, qui regroupent les catholiques d’origine hébraïque. On lui devra les premières liturgies catholiques en langue hébraïque. Il apporte enfin sa contribution à l’élaboration du texte de Vatican II sur le judaïsme. Chacune de ces étapes fait l’objet d’un bref chapitre.

Mais la vie de Bruno Hussar ne s’arrête pas la. La guerre des Six Jours (1967) semblant en effet ruiner les espoirs de convivence entre Israéliens et Palestiniens, il entreprend de créer un village, Neve Shalom Wahat al-Salam, une oasis de paix, destiné a faire voir que vivre ensemble est non seulement possible mais fructueux. Bruno Hussar s’y installe lui—même dans des conditions précaires et peu a peu des familles juives et arabes l’y rejoignent. Après avoir bien situé cette utopie dans la complexité de la situation politique, l’ouvrage présente quelques réalisations de Neve Shalom : une école pour la paix, qui est probablement ce qui a le mieux réussi, un espace inter-religieux de prière et de silence, une certaine manière d’autogérer la vie en commun. En revanche, l’ouvrage s’engage très peu dans une évaluation, peut—être parce qu’elle est difficile, voire douloureuse. Bruno Hussar meurt en 1996, a un moment ou commencent à s’estomper les espoirs nés des accords d’Oslo de 1993. Depuis, la situation politique s’est beaucoup dégradée, ce qui ne manque pas de se répercuter sur l’utopie de Neve Shalom Wahut al-Salam. Le village reste habité par des familles arabes et juives, assez nombreuses même, mais le rêve d’une vraie convivence à l’échelle du pays s’est éloigné. Il faudra sans doute reprendre un jour cette utopie, lorsqu’une solution juste au conflit politique aura progressé.

Jean Jacques PERENNES, o.p.

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